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Archives Dounia News

5 avril 2010

Dounia News 2010

Nager à contre courant

Actuellement, un peu partout à travers notre pauvre planète le fondamentalisme gagne du terrain. Aucun pays n'y échappe, même pas ceux réputés par être les champions dans la défense des droits de l'homme et de la liberté d'expression. Il ne se passe pas un jour où il n'y a pas un article nelliqueux envers la communauté musulmane d'Europe.

A côté des fondamentaliste religieux de tout bord il y a aujourd'hui malheureusement, les fondamentalistes laïques, les fondamentalistes de gauche et les fondamentalistes écologiques.

Et, comme par hasard, c'est l'islam et les Musulmans qui sont le plus stigmatisés. Hier, l'ennemi public pour les Occidentaux était le communisme aujourd'hui il y a un vide de rivalité qu'il faut combler coûte que coûte après la chute du mur de Berlin et surtout après la chute des régimes communistes. Cela ne devait pas durer longtemps par peur d'une paix durable, l'intelligentsia militaire belligérante et le lobby sioniste avaient un besoin urgent et pressant d'avoir un ennemi pour faire survivre l'industrie militariste et les va-t-en guerre comme Bush et confrères.

Auparavant on faisait appel aux forces vives de gauche, aux partis progressistes, aux syndicats et aux étudiants, partout dans le monde, pour manifester par solidarité ou pour dénoncer des injustices, pour combattre le racisme, le fascisme, la xénophobie, les régimes militaires, les dictatures et pour lutter contre l'intégrisme et le fondamentalisme. A force de désinformations, de contrevérités, la jeunesse et la classe ouvrière européennes semblent manifester peu d’intérêt à la lutte contre les injustices comme furent leurs ainés.

Conséquences, aujourd'hui, c'est le black out total, solidarité occidentale oblige, tous les fondamentalistes de gauche comme de droite, aidés par les intellectuels aveuglés par leur fanatisme de croisés et, sous l'étendard de la liberté d'expression pointent un doigt accusateur contre le danger imminent de l'Islam et des Musulmans sous prétexte qu'ils veulent envahir l'Europe pour imposer la Charia.

Pour tous ces illuminés simplistes, le fondamentalisme et l'archaïsme s’arrêtent à l’islamisme, et l'amalgame a par conséquent de beaux jours devant lui. Avec le silence complice des universités européennes, peu d'intellectuels, de journalistes et de personnalités osent se dresser en public et dénoncer les intégrismes de tous bords, également l'intégrisme chrétien, juif, laïque, politique, fasciste, militaire, intellectuel,

Je dois l'avouer, que, d'un côté, tout fondamentalisme, quel qu'il soit fait souffrir. Et de l'autre côté, avec une conviction évidente, aucun fondamentalisme occidental ou oriental ne prône l’égalité entre les êtres humains.

A mon avis ce n'est pas le Christianisme, le Judaïsme ou l'Islam qui sont la cause du fondamentalisme, mais tous ceux qui utilisent la religion à des fins personnels qui sont à combattre, à dénoncer et à défier. Le génocide des Palestiniens à Gaza en est l'exemple accablant de notre siècle face à la désinformation qui sévit dans les médias. L'histoire se répète et, les victimes d'hier sont devenus les bourreaux d'aujourd'hui.

Entre les deux guerres on a diabolisé le juif pour commettre impunément des atrocités. Aujourd'hui, amnésie oblige, on diabolise les Musulman pour faire avaler d'autres atrocités qui seront sans aucun doute pires que le cauchemar qu'a connu le monde avec les deux grandes guerres.

C'est vrai que, pour certains intellectuels malhonnêtes, seul la religion peut matérialiser la source d'un certain fondamentalisme, malheureusement la laïcité et les idéologies sont aussi source de fondamentalisme et de fanatisme. L'histoire l'a démontré à maintes reprises en Europe, aux États Unis comme ailleurs.

Il est regretable de constater qu'en Belgique mais aussi en Europe que, depuis plus d'une décennie que les citoyens progressistes, de gauche et laïques ont commis une très lourde erreur en laissant le terrain libre aux fondamentalistes, aux racistes et aux fascistes. Ainsi, de fil en aiguille, cette nébuleuse a réussi progressivement mais sûrement à instaurer partout en Europe un débat identitaire à sens unique pour aboutir à une guerre totale par tous les moyens, pas seulement contre le terrorisme mais contre l'Islam.

L'extrême droite et le sionisme ne le cachent pas, ils ne méprisent pas seulement l’islam et les musulmans, mais aussi toutes les minorités culturelles, les noirs, les holibi, les ouvriers, les chômeurs, les handicapés, les gitans et le roms.

Quand on laisse faire sans s'y opposer alors la réalité dépasse et de loin la fiction. Guerres d’Irak sur base d'un mensonge, guerre d'Afghanistan sur base d'une lutte contre un soit disant Ben Laden, produit purement américain, guerre dans les montagnes du Pakistan contre les Talibans, entrainés et armés par les USA.

Finalement, côté court, il faut toujours se méfier des fascistes, des sionistes et des Américains, et si vous ne savez pas pourquoi, eux le savent. Côté jardin, le devoir de tout être humain sain d'esprit est de réagir et de contribuer à quelques vérités même si nous devons nager à contre courant.


Contribuer à la construction du bien être en Belgique

Il n'y a pas assez longtemps, la communauté d'origine marocaine en Belgique a fêté pratiquement dans l'indifférence totale le quarantième anniversaire de l'accord bilatéral Belgique Maroc. D'ici quelques années nous aurons l'occasion de fêter dignement un demi siècle de présence en Belgique.

1964 reste une année charnière de référence pour l'immigration marocaine. Une autre date aussi importante est l'année d'arrêt de l'immigration, 1974. Depuis lors, beaucoup d'encre a coulé et beaucoup de choses se sont passés en Belgique, au Maroc, en Europe, au Moyen Orient et ailleurs qui ont eu une influence indéniable sur notre comportement et celui des nouvelles générations nées et grandies en Belgique. Par conséquent, nous avons été les témoins privilégiés de la métamorphose de la Belgique et l'évolution du peuple belge..

Cependant, notre communauté qui a fait le choix de quitter le Maroc pendant les Golden Sixties, était principalement constituée d'ouvriers manœuvres. Certains n'étaient pas illettrés mais tous ont vécu sous l'emprise d'une culture à coutume et tradition orales.

Pendant des décennies, nous avons vécu, survécu et cohabité pacifiquement avec les autochtones et d'autres allochtones dans la quiétude, la tolérance et la sérénité. La Belgique qui avait un besoin croissant de biceps était un pays accueillant et hospitalier. Les Belges étaient sympathiques et aimables Il faisait vraiment agréable de vivre en Belgique. Je n'oublierai jamais la générosité, la bonté et la gentillesse du peuple belge. Dès le premier jour je me suis senti comme chez moi et à aucun moment je ne me suis senti étranger, dépaysé ou comme immigré. Que ce soit au travail, dans la rue, dans les cafés ou dans les administrations.

Notre différence de peau et de couleur, de langue et de religion, de coutume et de comportement ne froissaient pratiquement personne. Nous étions accepté tels que nous étions, ni plus ni moins. Surtout au milieu du travail nous nous sommes intégrés rapidement et facilement dans la masse ouvrière et, les syndicats nous ont accepté à part entière sans paternalisme et sans distinction.

A notre arrivée en Belgique, nous avions un avantage non négligeable par rapports aux autres nationalités. Eux avaient besoin d'un temps plus ou moins long d'adaptation pour apprendre la langue du pays et pouvoir communiquer, même les Italiens et les Espagnoles ont éprouvés plus de difficultés que nous. Par contre, en ce qui nous concerne, cet avantage nous l'avons hérité du protectorat de la France qui a occupé la Maroc avec l'Espagne jusqu'au 1956.

Dès les premiers jours, la majorité des Marocains pouvaient plus ou moins facilement communiquer avec les Belges, en Français. Même en Flandre, à ce moment là, la langue française ne posait aucun problème de communication. Au contraire, beaucoup de Flamands étaient contents de pouvoir discuter avec nous en Français. C'était un peu l'occasion pour eux de pratiquer la langue de Molière avec nous car, pour raisons historiques et politiques ils n'osaient pas utiliser entre eux.

C'est aussi avec une certaine fierté et sans complexe que nous avons accepté les travaux les plus lourds, les plus dangereux, les plus rudes, les plus difficiles et même les moins rémunérés grâce à notre audace, notre témérité et notre courage. Dans toutes le conditions, comme si nous étions des ambassadeurs et que, sans contrainte quelconque nous voulions coûte que coûte honorer l'accord belgo-marocain qui nous permettait de travailler et de vivre dignement en Belgique. Que ce soit dans les mines de charbon, dans le bâtiment, dans la sidérurgie, dans les services ou dans le transport en commun à Bruxelles, la communauté marocaine était partout appréciée à sa valeur et respectée pour son engagement son dynamisme.

A l'époque, nous avions un double contrat à remplir avec deux rôles essentiels vis-à-vis du pays d'accueil et vis-à-vis de pays du soleil levant. D'un pierre deux coups, contribuer à la construction du bien être en Belgique et de l'autre côté, comme les pionniers de la coopération au développement, apporter une aide financière directe à nos familles, parents, enfants et surtout les devises nécessaire à la croissance de l'économie du Maroc qui en avait grandement besoin.

L’immigration marocaine en Belgique

Aujourd’hui il y a en Belgique trois catégories de citoyens d'origine marocaine

Les citoyens d'origine marocaine naturalisés et les nouvelles générations qui acquièrent automatiquement la nationalité belge
Les Marocains non naturalisés
Les Marocains clandestins ou vivant dans la clandestinité ou sans papiers

En tout cas, les citoyens d'origine marocaine en Belgique, toutes catégories confondues, constituent la première communauté d'origine étrangère (Non UE) en Belgique. Il y a ceux qui disent qu'il sont plus de 550.000, d'autres avancent le chiffre de 350.000. Par rapport à la Belgique, seulement et uniquement ceux qui ont encore la nationalité marocaine sont considérés théoriquement comme Marocains de Belgique. Pour les naturalisés, ça se complique et ça demande une étude à part.

Donner un chiffre exact de la communauté d'origine marocaine devient de plus en plus difficile à cause justement de la naturalisations et à cause d'absence de définition exacte de l'appartenance ou non à la communauté marocaine ou communauté d'origine marocaine.

A titre d'exemple, en 1960, il y avait en tout pour tout 460 Marocains en Belgique. 10 ans plus tard, en 1970 le nombre de Marocains a atteint à 39 300 âmes. On remarque le même phénomène en France et en Hollande, mais ça c'est une autre histoire.

Pour moi, il est important de faire le détour de l'histoire de l'immigration marocaine et de son évolution sociétale pour mieux appréhender tous les malentendus qui enveniment plus ou moins nos relations avec les autorités marocaines d'un côté et avec les autorités et la société belges de l'autre.

En 1964 le gouvernement marocain va signer un accord bilatéral avec la Belgique en vue de faciliter la migration et la mise au travail des ouvriers marocains. Tout au début, des bureaux de recrutement s’installent au Maroc. Des contingents sont recrutés et dirigés vers les mines de charbon. La Wallonie fut la première région d'accueil en raison du développement de l'industrie lourde et de la sidérurgie. Puis, Bruxelles devient un pôle d’attraction économique pour les travailleurs marocains. Ensuite la Flandre a exigé sa part des biceps marocains. Cela n'a pas duré longtemps qu'on a préféré recruter les travailleurs marocains sur place en Belgique et régulariser après. Grosso modo la répartition faite vers la fin des années 60 va pratiquement être pérennisée. Moitié des Marocains vont rester à Bruxelles, 32% en Flandre et 18% en Wallonie.

Évolution du chiffre de la population marocaine en Belgique
Si la population marocaine a connu un accroissement important et fulgurant, à travers le regroupement familial la répartition et le dispatching va respecter cette partition entre les trois régions belges.

Ce qu'il ne faut pas oublier c'est que la Belgique avait déjà auparavant fait appel à d'autres nationalités pour le recrutement massif de travailleurs principalement pour les charbonnages.

Après la catastrophe de Marcinelle en 1956, l'État italien a arrêté net l'envoi de ses ressortissants dans les charbonnages belges. Au lieu d'investir dans la sécurité des mine de charbon, la Belgique et Fedechar vont se tourner successivement vers l'Espagne (1956) et vers la Grèce en 1957.

Entre temps, le rapport Sauvy a mis en relief le vieillissement de la population belge surtout en Wallonie. Alors, dorénavant l’immigration aura une double mission. Remplacer la carence de main d'oeuvre et assurer le rajeunissement de la population belge.

Le temps presse et le temps passe. Vite, des mesures sont prises afin d’organiser l’immigration pour sauver la pyramide qui risquait de s'écrouler. Nous sommes vers la fin des années cinquante et c'est le tour des Marocains.

A ce moment là, beaucoup de Marocains travaillaient dans les charbonnages du Nord de la France. Pour information, en 1930 plus de 30.000 travailleurs marocains vivaient et travaillaient en France. Pour des raisons politiques et économiques, la France était prête de céder à la Belgique un nombre de marocains mineurs de fond. C'est en 1957 que les autorités marocaines vont prendre la relève et discuter directement avec les autorités belges pour faciliter l'envoi des Marocains dans les mines. Alors, plusieurs groupes de travailleurs marocains vont venir soit directement du Maroc soit de la France pour s'installer et travailler en Belgique.

Signature des accords bilatéraux de pays non UE avec la Belgique:
Le 16 juillet 1964, Belgique Turquie.
Le 17 août 1964, Belgique Maroc.
En 1969, Belgique Tunisie,
en 1970, Belgique Algérie.

En résumé l'accord bilatéral entre la Belgique et le Maroc dit : le Royaume du Maroc doit faciliter les démarches administratives au citoyen marocain qui veut émigrer vers la Belgique et la Belgique s'engage de son côté à faciliter la mise au travail et l'installation de l'ouvrier marocain. C'est dans ce cadre que nous puisons la base juridique de notre présence en Belgique. Il faut seulement rappeler que, cet accord bilatéral qui nous concerne spécifiquement ne parle ni de la formation ni du chômage.

Les composantes de la communauté marocaine de Belgique

La communauté d'origine marocaine est composée de plusieurs catégories et groupes de personnes qui ont émigrés vers la Belgique pour des raisons économiques ou politiques. La communauté d'origine marocaine n'est certainement pas homogène. Elle est composée pratiquement d'une manière identique à la société marocaine. Elle est aussi diversifiée et variée et c'est là que réside sa caractéristique, sa richesse et son dynamisme. Le Maroc a eu une très longue histoire avec les pays riverains de la Méditerranée mais pour la Belgique notre histoire commune remonte à partir de la seconde guerre mondiale.


Il y a 12 catégories de personnes qui constituent l'ossature de la diaspora d'origine marocaine :


Les soldats marocains
Les enfants adoptés d'Agadir
Les mineurs de fond du Nord de la France
Les contingents
Le regroupement familial
Les étudiants

Les réfugiés politiques
Les Marocains d'Algérie
Les clandestins
Les régularisés
Les diplomates
Les pensionnés marocains

Les soldats marocains

Les vétérans de la deuxième guerre mondiale enterrés à Gembloux

Les premiers marocains qui ont foulé le sol belge sont venus se battre contre les nazis en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. A cette époque, à Gembloux les Marocains ont réussi à stopper un temps l’avancée nazie. Ce succès a coûté des centaines de vies aux Marocains qui étaient en première ligne. Les premiers Marocains se sont sacrifiés et tombés pour la défense de la Belgique. Malheureusement, cette épisode héroïque et tragique est très mal connue par la population belge. Après près de trois jours de combat, du 14 au 16 mai 1940, l’objectif tactique est atteint, l’avance est stoppée, mais les pertes sont énormes. A Gembloux, sont envoyés les 1er, 2e et 7e régiments de tirailleurs. Les tirailleurs, planqués dans des trous individuels, feront face aux chars allemands, dans une lutte qui se terminera parfois par des combats au corps à corps.

Depuis quelques années, la communauté marocaine résidant en Belgique et des vétérans de la deuxième guerre mondiale commémorent, l'anniversaire de cette fameuse bataille près du carré musulman du cimetière de Gembloux.

Les enfants adoptés d'Agadir

Le lundi 29 février 1960 à 11h 45, un léger tremblement avait secoué la ville mais sans faire de dégâts importants. C´est exactement à 23 h. 40´15”, un séisme d´une magnitude de 6,7 sur l´échelle de Ritcher, devait détruire la ville d´Agadir. Le nombre des victimes s'élèvera à environ 15000 soit environ un tiers de la population, et environ 25 000 blessés. Tous les bâtiments furent détruits ou sévèrement endommagés, 95 % de la population de ces zones fut ensevelie. Dans le quartier de Talborjt, 90 % des bâtiments furent détruits ou gravement endommagés, la ville nouvelle et le front de mer ont été relativement épargnés, et détruits à 60 %. C'est le séisme le plus destructeur et le plus meurtrier de l'histoire du Maroc.

Conséquences, plusieurs milliers d'enfants ont été adoptés de part le monde. Beaucoup de ces orphelins ont été adoptés par des familles belges. Combien sont-ils ? On ne sait pas exactement le nombre exact ni ce qu'ils sont devenus. A ma connaissance aucune étude ni enquête à ce sujet.

Les mineurs de fond du Nord de la France

Depuis le protectorat français, beaucoup de Marocains travaillaient dans les charbonnages du Nord de la France, surtout après la Seconde Guerre mondiale. Pour des raisons politiques et économiques, vers la fin des années cinquante, la France était prête de céder à la Belgique un nombre de marocains mineurs de fond. Pendant les années 50 et début des années 60, les conditions de travail et les salaires dans les mines belges ont attiré beaucoup de travailleurs, marocains installés principalement au Nord de la France.

Pour en savoir un peu plus sur l'histoire de l'immigration et les charbonnages:
Education Citoyenne
Charbonnages et immigration en Belgique
http://www.faml.be/component/docman/doc_download/23-charbonnages-et-immigration-en-belgique 

Les contingents

Le 17 février 1964, Léon Servais et Thami Ouezzani, les ministres belge et marocain du Travail, signent à Bruxelles une convention aux termes de laquelle « le Gouvernement du Maroc s'engage à faciliter l'émigration de ses ressortissants qui désirent s'installer en Belgique aux fins d'y occuper un emploi ».

Curieusement, le texte de cette convention ne sera d'ailleurs publié au « Moniteur » qu'en juin 1977. Et au bout du compte, très peu de Marocains arriveront chez nous par le biais de la convention bilatérale : moins de 3.500 ont été officiellement enregistrés en partance pour la Belgique, selon les chiffres du ministère marocain du Travail.
C'est plutôt le téléphone arabe qui a le plus servi comme propagande à l'immigration marocaine vers la Belgique.

Le regroupement familial

Officiellement, l'immigration marocaine a duré en tout et pour tout de 1964 à 1974. Tous les Marocains arrivés en Belgique après 1974 sont venus rejoindre leurs familles dans le cadre du regroupement familial.

Faire venir la famille laissée au pays ou en ramenant dans le pays d'accueil la femme épousée dans le pays d'origine. On estime en effet que moins de 10 % des migrants marocains étaient mariés lorsqu'ils arrivèrent en Belgique au début des années 60.

Le regroupement familial aura eu pour principal effet de rajeunir et de féminiser le profil sociologique des Marocains : en 2001, les femmes représentaient 46,1 % de la population marocaine en Belgique. Chaque année, plusieurs centaines de Marocains sont admis légalement sur le territoire belge par la voie du regroupement familial et la constitution des familles. Au moment où les premiers arrivés sont aujourd'hui confrontés aux enjeux de la vieillesse, d'autres continuent tous les jours à entrer dans le cycle migratoire.·

Procédure de visa dans le cadre du regroupement familial
http://zimigri.free.fr/belgiquevisaregroupementproc.htm
Droit au regroupement familial: aperçu de la législation belge
http://www.coordeurop.org/sito/fr/06polstat/bel/06fr_pol_bel.html 

Les étudiants

A côté des travailleurs marocains il y a eu depuis longtemps déjà une présence d’un grand nombre d'étudiants marocains en Belgique. Après leurs études la majorité des diplômés marocains optera pour y rester définitivement en Belgique. L’étudiant marocain comme son homologue travailleur, est victime d'un côté du mirage belge et de l'autre côté du système éducatif désastreux au Maroc sans perspectifs d'avenir. Et, c'est le rêve d'un avenir meilleur qui l'emportera en fin de compte.

Plusieurs d'autres raisons poussent l'étudiant marocain de préférer la Belgique au Maroc. Situation financière précaire des parents, absence de bourse, absence de soutien financier, salaires dérisoires par rapport à ceux en Belgique, la situation politique et sociale au pays d'origine.

Les réfugiés politiques

Depuis l'indépendance du Maroc en 1956, beaucoup de Marocains ont dû s'exiler pour des raisons d'opinion politiques. Ils ont dû fuir le Maroc parce qu'ils étaient victimes de la répression et de l'absence des droits de l'homme. Très peu d'entre aux ont pu obtenir le statut de réfugié politique. Un nombre important de ces exilés se sont installés en Belgique. Ce n'est qu'en juillet 1994 que Hassan II a proclamé l'amnistie. Mohammed VI a pris des initiatives allant dans le même sens. L'instance Équité et Réconciliation (IER) a été créée pour solder le passif des droits de l’Homme au Maroc. Pour des raisons de sécurité, même régularisés, la plupart d'entre eux vivait pratiquement dans la clandestinité.

Les Marocains d'Algérie

45000 familles Marocaines avaient été séparés brutalement de leurs familles et proches, un 18 décembre 1975, jour de l'Aïd Al Adha. C'est un drame inhumain et inoubliable de l'expulsion des marocains d'Algérie établis pour certains depuis plusieurs générations dans ce pays. En 1975, pour se venger de Hassan II (c'était la guerre ouverte entre les deux pays), Boumédienne, qui n'était pas à son premier crime, expulsait abusivement tous les marocains vivant en Algérie et séparait des familles mixtes en renvoyant le conjoint marocain. Ces centaines de milliers de citoyens et citoyennes Marocains étaient établis en toute légalité sur le territoire algérien, La plupart de ces familles vont s'y installer au Maroc mais beaucoup d'entre aux qui avaient des liens familiaux en Europe vont s'exiler en Europe. Beaucoup de ces compatriotes vont s'installer en Belgique.

Les clandestins

Les sans-papiers sont les individus qui se trouvent en situation illégale sur le territoire belge et vivent dans la clandestinité. Leur nombre est difficilement estimable en raison de leur caractère clandestin. A titre d'exemple, en 2000, lors d’une campagne de régularisation en Belgique, 32 000 dossiers, concernant environ 50 000 personnes, ont été introduits. Plus de 140 nationalités étaient représentées, avec une majorité de Congolais et de Marocains. Ces chiffres ne donnent qu’une faible idée de l’ampleur des clandestins résidant en Belgique. De part leur statut, les sans-papiers accèdent difficilement à l’aide sociale et se trouvent souvent forcés d’intégrer les filières de travail clandestin. Ces citoyens d'origine marocaine sont parmi nous, ils vivent parmi nous mais nous ne savons pas combien ils étaient, combien ils sont ni combien ils seront demain.

Les régularisés

Première opération de régularisation

En 1974, à cause d'une crise économique conjoncturelle, l'état belge déclare la guerre aux migrants par la restriction de l’octroi de permis de travail. Ils ne seront plus accordés pour des emplois non-qualifiés. Seules certaines catégories sont encore admises : étudiants, cadres d’entreprise, travailleurs hautement qualifiés, professeurs, artistes, sportifs, etc.

Suite à une grève de la faim de travailleurs étrangers qui va aboutir à la «régularisation» de 7.448 personnes, la Belgique va déclarer solennellement l'arrêt officiel de toute nouvelle immigration de travail. Par contre, le regroupement familial reste toujours admis.

Seconde opération de régularisation

D'autre part, la régularisation menée par la Belgique entre 1999 et 2001 a dévoilé le fait que les Marocains étaient très largement présents parmi la population des sans-papiers. Ils constituaient la deuxième nation la plus représentée. Sur les 60.000 personnes concernées par une demande de régularisation, près de 13 % étaient de nationalité marocaine.

Troisième opération de régularisation

La Belgique a lancé en 2009 une nouvelle vague d’admissions d’immigrants illégaux. Mais le pays a affirmé que sa décision n’annonçait pas de régularisation massive. Le premier ministre a dévoilé les détails de l’accord sur la régularisation d’immigrants illégaux. Les illégaux ayant habité en Belgique pendant au moins cinq ans pourront faire leur demande de régularisation entre le 15 septembre et le 15 décembre 2009. Les premières estimations des bénéficiaires donnent le nombre de 50 000 à 100 000, mais les autorités ont choisi de limiter ce chiffre à 25 000. Affaire à suivre.

Les diplomates

Les relations bilatérales, entre la Belgique et le Maroc sont au beau fixe, particulièrement étroites, marquées par une grande confiance et un dialogue dense au niveau politique et économique. En Belgique il y a 2 ambassades et 3 consulats.

Il y a tout un petit monde diplomatique et consulaire qui vit en Belgique: employés, secrétaires, policiers, juristes, conseillers économiques, conseillers culturels, attachés militaires, attachés de presse, enseignants etc. Certains employés sont engagés sur place.

Ambassade du Maroc en Belgique
29, Boulevard Saint-Michel, 1040 BRUXELLES
Tel: 00 32 27 36 11 00
Fax: 00 32 27 34 64 68
Email:
sifamabruxe@infoboard.be du Maroc en Belgique (C.E.)
COM.EUROPEENNE BRUXELLES DU MAROC
2, AVENUE F.D. RROOSEVELT - 1050 - BRUXELLES
Tél : 00 (32) 2 626 34 10
Fax : 00 (32) 2 626 34 34
Email :
mission.maropc@skynet.be 

Ambassade

CONSULAT GENERAL DU ROYAUME DU MAROC BRUXELLES
CONSUL GENERAL: Omar KENAAN
Avenue Van Volxem, 20 - 1190, Bruxelles
Tél. 32(0)2. 349.51.80 ou 349.51.81 Fax. 32(0)2.344.46.92
E-mail:
consulatmarocbruxelles@hotmail.com du Maroc en Belgique (Anvers)
68, Antwerpsesteenweg, 2660 Hoboken, Anvers
Tel: 00 32 38 30 57 51 / 58 15
Fax: 00 32 38 25 39 94
Email:
Consmaranvers@yahoo.fr du Maroc en Belgique (Liège)
54, Quai Saint Leonard, 4000 LIEGE
Tel: 00 32 42 27 41 59
Fax: 00 32 42 27 55 64
Email: cons.mm@skynet.be
http://www.consulmaroc-liege.be


Les pensionnés du Maroc

Consulat

Consulat

Ces dernières années un nouveau phénomène a pris une nouvelle ampleur et une allure inaccoutumé dans le cadre du regroupement familial comme nous l'avons connu auparavant. Le regroupement traditionnel pratiqué depuis toujours consistait principalement à faire venir du Maroc époux ou épouse et enfants. Aujourd'hui on constate de plus en plus un regroupement familial d'ascendants. On fait venir en Belgique des parents et des grands parents restés seuls ou malades. Certains ancêtres sont déjà pensionnés avant qu'ils viennent s'installer en Belgique.

PS
Pour voir le texte intégral des trois textes sur l'histoire de la migration marocaine:
http://www.dounia-news.com


REGARDS CROISES

A Casablanca, durant la 16e édition du Salon international de l'édition du livre (SIEL) qui s'est tenu du 12 au 21 février 2010, grâce au CCME, les Marocains du monde ont eu l'occasion de s'exprimer, d'informer et de s'informer. Une fois n'est pas coutume, la diaspora marocaine du monde a pu exposer sa littérature, son cinéma, son art et son savoir faire

Il n'est plus nécessaire de démontrer que notre communauté a contribué largement dans l'effort de développement du Maroc et dans sa démocratisation. Cela fait presque 50 ans que nous pratiquons la coopération au développement de notre pays et nous avons payé un lourd tribut. Par contre en ce qui concerne notre littérature et notre savoir faire artistique, technologique et cinématographique il reste encore beaucoup de chemins à faire. Quant aux médias marocains à notre égard il est apparu qu'il y a un goufre entre nous, une incompréhension et une méconnaisse totales qu'il faut rectifier et assainir le plus tôt possible. Ce malencontreux malentendu qui dure depuis des décennies ne sert pas nos intérêts dans nos pays d'accueil respectifs et encore moins dans notre pays d'origine. Par conséquent, il faut multiplier des contacts directs entre les médias et la diaspora, sans intermédiaire et sans paternalisme.

L'initiative telle d'une table ronde permet de regarder autrement et d'une autre optique comment notre société veut qu'on soit et comment elle façonne notre identité de MRE. Ces derniers temps, lés médias européens et français en particulier n'ont pas chômé, surtout depuis le lancement du débat sur l'identité. L'islam, les Musulmans, les Marocains et les jeunes issus de l'immigration sont quotidiennement stigmatisés. Le débat a pratiquement tourné principalement autour de l'islam et de l'immigration. Malheureusement, beaucoup de dérapages involontaires ou bien orchestrés ont attiré le débat et les regards sur les citoyens d'origine étrangères et en particulier sur les musulmans et ont pardessus tout attisé la haine et l'animosité à notre égard. C'est pour ça qu'il faut multiplier les tables rondes au Maroc mais aussi en Europe, organiser des débats, rencontres, séminaires, symposium, colloques, expositions et spectacles pour conceptualiser ensemble un autre regard sur les citoyens d'origine marocaine en Europe. Principalement et notamment pour expliquer l'islam, nos coutumes et nos traditions, notre histoire et notre identité, notre culture et notre civilisation.

Cette perception négative de la migration par la presse ne prend pas en compte notre contribution à l'économique du pays d'accueil et du pays d'origine ni de notre degré d'intégration dans la société européenne. Alors, nous devons tous nous unir dans une nouvelle synergie, conjuguer nos forces et nos efforts en faisant abstraction à tout ce qui nous désunit et à renforcer ensemble notre dynamisme et notre détermination.

Nous devons jouer un rôle primordial à conscientiser l'opinion publique car nous sommes les seuls protagonistes susceptibles de garantir un véritable débat démocratique sur les questions des citoyens d'origine marocaine et garantir ainsi notre participation active à ce débat, ce qui n'est pas le cas actuellement..

En effet, les médias européens mais aussi marocains nous traitent comme "l'autre", celui qui vient de loin; de l'étranger, le migrant, le gastarbeider. Nous devons coûte que coûte combattre ce cliché réducteur et raciste et œuvrer pour la diversité de nos sociétés contemporaines et pour le renforcement de la cohésion sociale. Car, la majorité des citoyens d'origine marocaine est née et grandi en Europe.

Néanmoins, il faut admettre, que d'un côté notre communauté vit sous l'impact des médias et de l'autre côté notre communauté n'a aucun impact sur les médias. Principalement par rapport au petit écran, notre visibilité est casiment nulle sauf quand il s'agit de notre représentation négative. Nous sommes une minorité pratiquement absente dans le monde médiatique. Au contraire, notre communauté est aujourd'hui présenté de plus en plus comme un problème pour la société et une menace à la sécurité, surtout quand un membre de notre communauté commet un délit. Par contre, en réalité nous ne sommes pas un danger, nous sommes en danger. En Europe, dans les médias publics, la balance penche vers un seul côté, en général c'est le sensationnel et le spectacle qui l'emportent, on ne montre jamais des Marocains qui ont réussi pour contrebalancer les représentations négatives sur notre communauté. Par contre au Maroc, le débat est biaisé, c'est le MRE qui a réussi qui est mis sur un piédestal, en évidence et stéréotypé , faisant abstraction à la réalité du terrain qui est loin d'être idéale pour la majorité écrasante des membres de la diaspora d'origine marocaine.

Dans une démarche constructive de partenariat, nous devons créer un lobby afin de nous faire entendre, de nous faire écouter et de nous respecter en utilisant tous les moyens légaux en notre disposition pour convaincre les responsables politiques et les responsables des médias, à l'intérieur comme à l'extérieur du Maroc. Une démarche collective, pour rectifier le déséquilibre sur le petit écran ainsi que dans la presse, en tenant compte de la diversité et des vrais attentes et doléances de notre diaspora. Notre participation adéquate dans les médias est une condition incontournable dans le fonctionnement démocratique de l'ensemble de la société.

Finalement, il est impératif de faire le nécessaire pour corriger l'image stéréotypée et négative du citoyen d'origine marocaine, véhiculée dans les médias étrangers et marocains.

Sarie Abdeslam
Bruxelles, le 28 février 2010

Le phantasme identitaire

Comme si la France a perdu son identité et sa souveraineté, elle éprouve des doutes par rapport à son histoire et surtout de sa laïcité. Alors, un exercice périlleux a été lancé comme thérapie d'occupation au lieu de s'attaquer aux vrais problèmes qui occupent quotidiennement les Français. Les problèmes sécuritaires, économiques et sociaux, le chômage, l'enseignement, la santé et les hôpitaux, le logement, la pension, les jeunes, l'agriculture, la recherche, les universités, la formation, le transport etc. Conséquence de cette thérapie utilisée maintes fois par le passé, s'enflamme et crée une cacophonie monumentale à la française.

Des grands discours sont lancé sur la voie publique, sans garde fous ni boucliers contre les dérapages éventuels. Gare aux faibles et aux minorités. Vite le débat s'est transformé en agressions verbales surtout, après les dérapages de responsables officiels du gouvernement français. Islam fustigé, jeunesse dénigrée, immigrés malmenés. Le débat mal préparé a ainsi viré vers la dérive, la polémique, la controverses, le désaccord, la querelle et les attaques bien visés.

Quelle hypocrisie flagrante et incontestable, la France qui défend corps et âme l'Europe Unie fait un pas en arrière et sonne le glas de la régression pour installer un débat nationaliste, séparatiste, égoïste et xénophobe au lieu d'un débat ouvert, tolérant, généreux, constructif, interculturel et européen. Au fond, maintenant je comprends pourquoi l'intégration de mes concitoyens compatriotes dans la société française a été un échec total. Les Français refusent et fustigent notre identité alors que, pendant ce temps la France recherche son phantasme identitaire perdu dans les méandres des différentes républiques. C'est comme l'Atlantide, il faut se mettre à l'évidence, elle a peut être existé mais elle est perdue à jamais. Haram pour toi, Halal pour moi.

En tout cas, certains politiciens boutiquiers, armés d'arrière-pensées électoralistes poussent le débat vers l'extrême pour récolter à gauche et à droite des voix égarées. Conséquence, à cause des marchandages le débat perd sa sérénité et sa qualité. Seuls les profiteur et les spéculateurs sans scrupules ont eu l'envie et l'occasion rêvée de se mobiliser et de se défouler.

Enfin, ce faux débat a manifestement démontré une autre vérité aux Français, il s'est avéré que, les mots « Liberté, Egalité, Fraternité » ne sont plus d'actualité dans la France d'aujourd'hui. Bref, si la France réclame l'amour de ses habitants, de ses citoyens et de ses ressortissants alors la France doit tous les aimer et les respecter, sur le même pied d'égalité et de fraternité.

Bruxelles, le 7 mars 2010


Immobilier marocain

En Belgique l'adage dit « Le Belge a une brique dans le ventre », moi je dis « le Marocain a du ciment dans les veines ». Encore une fois, les citoyens d'origine marocaine n'ont pas attendu les spéculateurs et les promoteurs immobiliers pour se préoccuper de l'immobilier. Depuis les années soixante la diaspora a commencé à construire maisons et immeubles au Maroc. A ce moment là, les Marocains de l'intérieur ne se préoccupaient nullement de devenir propriétaire à cause des prix de loyers qui étaient si bas et tellement dérisoires. Acheter un bien à l'époque n'était pas prioritaire et surtout n'était pas rentable.

Aujourd'hui, la situation politique, sociale et économique a bouleversé la donne et vu la montée vertigineuse des loyers l'immobilier est devenu une des préoccupations majeures pour les marocains à l'intérieur comme à l'extérieur du Maroc.

Le Maroc actuel a bien changé, les banques pratiquent les prêts hypothécaires ce qui n'était pas le cas il n'y a pas assez longtemps, les notaires s'occupent des transactions et les Adouls doivent s'adapter ou disparaitre, il y a des salons de l'immobilier au Maroc et en Europe, par exemple à Bruxelles, Salon Marocain de l’Immobilier du 26 au 28 Mars 2010 à Tour et Taxi, enfin les promoteurs ont varié l'offre et chacun peut y trouver son goût et le bien par rapport à son budget, ceci pratiquement partout au Royaume. Alors je peux dire qu'actuellement, acquérir un logement au pays est devenu une priorité nationale.

Au fond, c'est la pression du Makhzen pour encourager et attirer les devises vers le Maroc qui en a grandement besoin, que l'administration marocaine et les banques se sont adapté pour faciliter l'acquisition d'un bien immobilier au Maroc. Il faut savoir qu'au 31 décembre 2008, 113 milliards de dirhams, soit plus de 27% des dépôts dans les banques marocaines, proviennent des transferts en devise des COM (Citoyens d'Origine Marocaine)..

Enfin, il ne faut pas oublier que les liens affectifs avec le Maroc ne datent pas d'hier. Depuis les années soixante, les transferts des citoyens d'origine marocaine ont eu un impact considérable d'un côté sur l'économie du pays, et de l'autre côté par la contribution sociale et directe sur la population marocaine. D'après une étude de la Fondation Hassan II, plus d'un million de marocains bénéficient de l'aide par le biais des transferts en devise.

Bruxelles, le 21 mars 2010


Prière œcuménique

L'Islam actuellement en Europe est à la croisée des chemins, entre rejet, incompréhension, méconnaissance, phobie, crainte, malentendus, xénophobie et fanatisme. Les Musulmans et Musulmanes y compris les cadres et les chefs religieux sont directement pointé du doigt accusateur et doivent accumuler les stigmates quotidiennement depuis plusieurs décennies. C'est incontestable, il y a une absence totale de dialogue entre différentes factions et courants, une absence caractéristique intergénérationnelle et une absence cruelle de dialogue entre les différentes religions surtout au niveau de la population encore moins entre Musulmans et Laïcs.

Faire abstraction à tous les problèmes récurrents et dire qu'il s'agit de manque de formation ou une question de la faiblesse des cadres musulmans est une analyse myope et trop simpliste. Il faut tenir compte de la crispation et de l'angoisse de la communauté musulmane qui subit des attaques quotidiennes et qui subit un racisme exubérant, souvent violent. Inscriptions xénophobes sur les murs des mosquées, dégradation des cimetières, discrimination contre les filles voilées à l'école, insultes et incitations à la haine en public et enfin des articles haineux dans les journaux et quotidiens.

"Il est difficile aujourd'hui de s'affirmer musulman. Nous vivons dans un climat malsain qui nourrit une stigmatisation croissante des musulmans en France. Les musulmans craignent que cela ne s'aggrave et se transforme en un rejet de tout ce qui touche de près ou de loin à l'islam". A déploré Latifa Aït Taleb, directrice de cette rencontre culturelle lors de la 27e Rencontre* annuelle des musulmans de France qui s'est ouverte vendredi 2 avril 2010 au Parc des expositions du Bourget en présence de plus de 50.000 personnes.

Même Big Brother** a épinglé l'Europe sur les Musulmans. Plus inattendu, les Etats-Unis estiment que la discrimination envers les musulmans a été préoccupante en 2009 en Europe. Le rapport épingle des «exemples notables de discrimination et de harcèlement» dans «plusieurs pays généralement très respectueux des droits de l’homme».

Proclamer solennellement que l'Islam a sa place en Europe est un vœux pieux. Faire des déclarations fracassantes dans les journaux marocains pour la consommation et la propagande internes n'a pratiquement aucune influence sur la situation qui se dégrade chaque année dans tous les pays européens sans exception.

C'est faux et inauthentique de prétendre et d'affirmer que l'enracinement et l'enrichissement du culte musulman est devenu partie intégrante du tissu culturel et cultuel des sociétés européennes. Même en Belgique qui a reconnu le culte islamique en 1974 le statut de la religion n'a pas encore été intégré dans la société belge et il est encore loin de devenir un culte européen.

Enfin, je peux conclure en toute simplicité, tant que l'Islam en Belgique ou ailleurs en Europe demeure un produit importé de l'extérieur, d'un côté malmené par des salafistes et des intégristes, et de l'autre côté, manipulé à outrance par des puissances étrangères avec une main mise flagrante sur la gestion et l'administration du culte il ne pourra jamais, ni à court terme ni à long terme s'adapter à la réalité locale européenne qu'elle soit laïque ou neutre, parce qu'il restera un corps étranger et sera par conséquent rejeté y compris par les Musulmans qui optent majoritairement pour un Islam local avec un tissu vraiment européen, moderne, indépendant, souverain et affranchi. Non à l'ingérence dans notre culte en Belgique et en Europe.

Heureusement, dans ce tableau noir une lueur d'espoire jaillit, même si ce n'est pas suffisant pour enverser et redresser la situation. Il s'agit de la vie associative qui, pendant le mois de Ramadan essaye par les moyens de bord de relever les défis en organisant durant ce mois sacré des rencontres et des débats afin d'instaurer un dialogue entre les différentes composantes de la société, principaement et surtout dans la capitale de l'Union Européenne.

C'est une vraie prouesse, il faut le souligner, pendant tout ce mois de fraternité et d'amitié la vie associative riche d'une expérience acquise depuis pas mal d'années réussit annuellement un rassemblement, un rapprochement, un brassage et un melting pot de citoyens d'origines, de cultures et de confessions diverses et différentes, à partager ensemble pacifiquement, dans la sérénité et la tranquillité au même moment partout à Bruxelles, un repas symbolique de rupture du jeûne.

C'est la fête à l'humanité toute entière, un hommage à Abraham, Moïse, Jésus et Mohamed, mais aussi un hommage à Marx, Lénine, Rousseau, Ibn Khaldoun, Ibn Batouta, Ibn Rochd et Ibn Sina.

Je fais appel à tous les citoyens de Bruxelles et de ses environs de participer activement, au moins à une de ces activités ludiques et agréables. Pour rappel, le Ramadan 2010 débute cette année le 11 août, pour se terminer le 10 septembre.

Pendant un moment éphémère, laissons au vestiaire et oublions nos problèmes, nos misères, nos dissensions, nos querelles, nos disputes, nos désaccords, nos malentendus, nos divisions, nos politiques et nos idéologies. Laissons-nous nous fantasmer, méditer, évoquer et remémorer une époque et une période où Juifs, Chrétiens et Musulmans vivaient main dans la main, ensemble, solidaires et sur le même pied d'égalité la plus haute des civilisations, dans la littérature, la poésie, la philosophie, les sciences, les mathématiques, la médecine, la musique, la mode, la créativité, l'architecture, la sagesse, la tolérance, la douceur de vivre, le pardon et l'amour. Pendant le laps de temps d'un repas, vivons momentanément dans le bonheur et l'entente totale. Profitons de ces moments propices comme de vrais frères et sœurs en enterrant provisoirement nos haches et nos machettes de guerre. Amusons-nous, buvons, mangeons et discutons sans intermédiaires librement et ouvertement. Enfin, donnons-nous la main, et ensemble, croyants, laïcs, agnostiques et athées, prions ensemble silencieusement, pendant une minute, chacun sa manière, une prière œcuménique et universelle.

Bruxelloises et Bruxellois, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, croyants et non-croyants, ouvriers et cadres, salariés et patrons, animateurs sociaux, politiciens, députés, conseillers communaux, indépendants, étudiants, universitaires, vous êtes tous interpellés. Car pendant toute l'année nous cohabitons ensemble certes pacifiquement, mais nous vivons séparément.

C'est l'occasion pour briser le cercle vicieux et vivons ensemble pendant cette cérémonie conviviale.

C'est une vraie fête culinaire, de rencontre, de discussion, d’échanges culturels et de communication entre voisins, amis et collègues.

C’est la meilleure façon de lutter contre les arrières pensées, le racisme et la xénophobie afin de développer des liens d’amitié et de vivre harmonieusement dans le respect mutuel.

* UOIF : http://www.uoif-ramf.fr/
** Voir Web Site du Gouvernement USA: http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2009/index.htm

Bruxelles, le 4 avril 2010

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